Il joua bien
Quand il me dit,
Cartes sur table,
N’être qu’à moi…
Il me surprit
Par son audace :
Comme de rien,
Mon cœur s’ouvrit
Et décida
Qu’il serait sien !
Il joua bien
Quand il me dit,
Cartes sur table,
N’être qu’à moi…
Il me surprit
Par son audace :
Comme de rien,
Mon cœur s’ouvrit
Et décida
Qu’il serait sien !
à Michel Houellebecq
Dans les jardins publics,
Des jeunes se rebellent ;
Leurs enceintes diffusent
Des musiques binaires.
Des silhouettes se perdent
Dans les rues de la ville,
Les vitrines suggèrent
Un bonheur immobile.
Les phares des voitures
Barbouillent l’air humide ;
Je déroule ma peine
Dans le jour qui s’achève.
T. C.
Dans ce poème, la petite musique de Verlaine embrasse le grand refrain du monde.
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez, tournez au son des hautbois.
L’enfant tout rouge et la mère blanche,
Le gars en noir et la fille en rose,
L’une à la chose1 et l’autre à la pose2,
Chacun se paie un sou de dimanche.
Tournez, tournez, chevaux de leur cœur,
Tandis qu’autour de tous vos tournois3
Clignote l’œil du filou sournois,
Tournez au son du piston vainqueur !
C’est étonnant comme ça vous soûle
D’aller ainsi dans ce cirque4 bête :
Bien dans le ventre et mal dans la tête,
Du mal en masse et du bien en foule.
Tournez au son de l’accordéon,
Du violon, du trombone fous,
Chevaux plus doux que des moutons, doux
Comme un peuple en révolution.
Le vent, fouettant la tente, les verres,
Les zincs5 et le drapeau tricolore,
Et les jupons, et que sais-je encore ?
Fait un fracas de cinq cents tonnerres.
Tournez, dadas, sans qu’il soit besoin
D’user jamais de nuls éperons
Pour commander à vos galops ronds :
Tournez, tournez, sans espoir de foin.
Et dépêchez, chevaux de leur âme :
Déjà voici que sonne à la soupe
La nuit qui tombe et chasse la troupe
De gais buveurs que leur soif affame.
Tournez, tournez ! Le ciel en velours
D’astres en or se vêt lentement.
L’église tinte un glas tristement.
Tournez au son joyeux des tambours !
Paul Verlaine,
Sagesse, 1880
1. En argot, « choser » signifie « faire l’amour ».
2. Attitude maniérée, vaniteuse.
3. Vos tournoiements (archaïsme).
4. Au XIXe siècle, le cirque accueille principalement des spectacles équestres.
5. Comptoirs de débit de boisson.
Comme un reflet gros de soleil
Laisse dans l’œil un trait de flamme,
Les roches abruptes
Griffent le ciel
Immense et bleu
De la Bretagne…
La fontaine de Barenton sourd au cœur de Brocéliande. À la pleine lune, les jeunes hommes y voient, dit-on, le visage de leur promise.
Soudain furieux,
Le vent se rue
Dans les bruyères,
Puis se fait doux et caressant
Comme un reflet…
Quand j’arrivai à la fontaine, trop certain d’y découvrir ton image, je n’osai m’y pencher… Pourquoi ne nous sommes-nous jamais aimés ? Comment avons-nous pu passer à côté de notre histoire ?
L’ombre portée d’un goéland
File en troublant les raies de sable
Qu’a déposées la marée basse ;
Je nage nu
Dans l’océan
Dont les éclats plaquent d’argent
Mon grand regret…
T. C.
Ce poème a paru dans le numéro 76 de Poésie/première.
L’âge baroque a donné de nombreux poètes à la France. Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, est l’un des plus touchants d’entre eux.
Assis sur un fagot, une pipe à la main,
Tristement accoudé contre une cheminée,
Les yeux fixés vers terre, et l’âme mutinée1,
Je songe aux cruautés de mon sort inhumain.
L’espoir qui me remet du jour au lendemain,
Essaie à gagner temps sur ma peine obstinée,
Et me venant promettre une autre destinée,
Me fait monter plus haut qu’un Empereur Romain.
Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre,
Qu’en mon premier état il me convient descendre,
Et passer mes ennuis à redire souvent :
« Non, je ne trouve point beaucoup de différence
« De prendre du tabac, à vivre d’espérance,
« Car l’un n’est que fumée, et l’autre n’est que vent. »
Marc-Antoine Girard de Saint-Amant,
Les Œuvres, 1629
1. Agitée, révoltée, furieuse.
I
Le brouillard qui s’effiloche
Laisse émerger par endroits
Le vert profond des sapins ;
Nous n’aurons pas eu de neige,
Cet hiver fut moribond.
Installée devant son poste,
La vieille dame d’en face
Fait du tri dans ses pelotes
Et regarde une émission.
Je vous écris cette lettre
Dans l’épure du matin ;
J’imagine vos paupières
Qui frémissent avant d’éclore…
II
Être mal ainsi que je le fus ces derniers temps est pire que d’être triste ou malheureux. La gorge se tord, les épaules se voûtent, on respire moins ; la pensée rumine et le cœur cogne au lieu de battre, comme pour que s’ouvre une porte…
C’est pour cela qu’aujourd’hui, me réveiller avec le goût de regarder le ciel est une joie.
T. C.
Le lyrisme d’Apollinaire est un travail de lucidité.
Notre histoire est noble et tragique
Comme le masque d’un tyran
Nul drame hasardeux ou magique
Aucun détail indifférent
Ne rend notre amour pathétique
Et Thomas de Quincey1 buvant
L’opium poison doux et chaste
À sa pauvre Anne allait rêvant2
Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent
Guillaume Apollinaire,
Alcools, 1913
1. Écrivain britannique, auteur des Confessions d’un mangeur d’opium anglais.
2. Dans la misère, Thomas de Quincey se lia avec une jeune prostituée prénommée Anne. Il la perdit lorsqu’il s’absenta de Londres plusieurs mois. Par la suite, caressant l’espoir de la croiser, il erra souvent dans les rues de la capitale.
Connectez-vous à vos désirs,
Vos sentiments, vos sensations.
Voyez le verre à moitié plein ;
Cueillez le jour, cueillez l’instant.
Faites une pause.
Challengez-vous au quotidien,
Vos petits pas deviendront grands.
Vos convictions vous rendent unique ;
Exprimez-vous, sortez de l’ombre,
Soyez vous-même.
Laissez s’ouvrir votre conscience
Aux vibrations de chaque chose,
Vivez la vie sans artifices.
Soyez heureux, tout simplement ;
Soyez vous-même.
T. C.
Remerciements :
Je suis reconnaissant envers TED, Ovamine, respire, Psychologies Magazine, Psychologie positive, La Sultane, Happinez, reussitepersonnelle.com, Développement Personnel et les-defis-des-filles-zen.com, sans l’inventivité desquels ce poème n’aurait pu se faire.
Ce poème fait partie d’un diptyque.