Sonnet

Ce po­ème est imité d’un son­net de Lope de Vega, un au­teur du Siè­cle d’or es­pa­gnol.


Superbes monuments de l’orgueil des humains,
Pyramides, tombeaux dont la vaine structure
A témoigné que l’art, par l’adresse des mains
Et l’assidu travail, peut vaincre la nature !

Vieux palais ruinés, chefs-d’œuvre des Romains
Et les derniers efforts de leur architecture,
Colisée, où souvent ces peuples inhumains
De s’entre-assassiner se donnaient tablature1.

Par l’injure des ans vous êtes abolis,
Ou du moins la plupart vous êtes démolis !
Il n’est point de ciment que le temps ne dissoude2.

Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir,
Dois-je trouver mauvais qu’un méchant pourpoint3 noir
Qui m’a duré deux ans soit percé par le coude ?

Paul Scarron,
Les Œuvres burlesques de Mr Scarron – IIIe partie, 1651


1. Se don­naient du mal pour.
2. Li­cence pour la rime.
3. Vê­te­ment d’homme, en usage du XIIIe au XVIIe siè­cle en Eu­rope, qui cou­vrait le tor­se jus­qu’au-dessous de la cein­ture.

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