Le Cri du silence

Partout l’infini morne et l’écho de l’hiver
L’implacable cafard et les ombres gercées
Piétinent dans la boue de mon cœur enneigé
Tout se fronce et partout
Mon âme s’exaspère

Ses pattes sur mon crâne et s’égoutte son fiel
Comme un filet d’effroi dans mon dos révulsé
Il gratte jusqu’aux flancs de mon front déserté
Lambeaux de chair
Lambeaux de rêve aux vents amers

Les ailes atrophiées dessous sa carapace
Je regarde le sol et le temps qui s’en va
Le spasme dans mes pas
Qui s’arquent de nervures

J’ouvre une gueule exsangue et crie contre le jour
Râle immense qui meurt en lui-même et m’étouffe
Solitude éternelle
Et qui ne s’entend plus

T. C.

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