Où sont passés les chants, les trilles,
Les doux parfums et l’allégresse
De la nature épanouie,
Pies, rossignols et fleurs vermeilles ?
Qu’est devenu l’ardent soleil
Frappant les toits de reflets d’ambre
Et les statues d’ombre en dentelle ?
Où vont les feuilles dans le vent ?
Qu’est devenu le grand fouillis
De mes cheveux aux plis revêches ?
Et la vigueur de mes désirs,
L’envol des sens et leur caresse…
Quand reviendront ces flux de sève,
Révolution de tout mon sang ?
Mes flâneries le cœur en fête ?
Où vont les feuilles dans le vent ?
Où sont passés les couleurs vives,
L’éclat de feu dont se peignaient
L’âpre candeur qu’il faut à vivre
Et les fureurs de ma superbe ?
Qu’est devenue ma part de rêve ?
Et mon sourire ? Et mes revanches ?
Mes fantaisies et mes largesses ?
Où vont les feuilles dans le vent ?
Prince de marbre, je vous aime ;
Passent nos vies, ronge le temps :
Je garde espoir malgré ma peine,
Quand vont les feuilles dans le vent…
T. C.