La Fortune des carlins, des bouledogues français et des épagneuls King Charles
Naguère, en un siècle de féconde sensiblerie, on avait obtenu, chez certaines races de chien, par un méthodique travail d’élevage et de sélection, de petits spécimens à grands yeux saillants, à nez retroussé, à courte queue.
Ces bêtes pâtissaient de leurs déformations morphologiques. Elles respiraient, mâchaient, digéraient difficilement ; elles avaient des problèmes de dos, souffraient d’insuffisance cardiaque et de névralgies, manquaient de coordination. Elles ne pouvaient ni courir, ni marcher longtemps.
Mais de tels chiens étaient prisés. On les trouvait mignons, on se plaisait à les câliner.
Un jour, un homme vit une de ces créatures transportée dans un sac à dos par quelqu’un qui se promenait en ville. Seule sa tête sortait du véhicule. Dans son regard écarquillé, l’homme lut ce poème :
La vie roule un flot amer
Dont me submergent les jours ;
Mais grand et bon est mon maître,
Qui me porte en son amour.
T. C.