Cette année, nous vous proposons un cycle sur Diogène de Sinope. Le 15 de chaque mois, nous publierons un fragment d’un long poème sur le philosophe cynique auquel travaille Tristan Colovray.
Notre homme voyait les gens occupés de leur portable en permanence. Ils s’en servaient pour prendre des photos d’eux-mêmes, des lieux qu’ils visitaient ou de ce qu’ils mangeaient au restaurant.
Ils y regardaient aussi des choses, et y jouaient à des jeux vidéo. Il y avait aux cafés des couples d’amoureux dont l’un sortait son smartphone dès que l’autre partait aux toilettes. Parfois, tous les membres d’une famille ou d’une tablée d’amis pianotaient en même temps.
Ils allaient à la bibliothèque afin de recharger leur appareil à une prise électrique. Pendant ce temps, ils le gardaient en main et s’y absorbaient.
Un jour qu’il voyageait en train, s’étant aperçu que tous les passagers autour de lui étaient penchés sur des écrans, il se leva et parcourut les wagons en répétant cette phrase :
Parmi les ombres
Et les esclaves,
Je cherche un homme
Qui vive droit…
T. C.