Qualifié de « roi des libertins » par un prédicateur jésuite, Théophile de Viau montre dans ce court poème son sens aigu du sacré.
Qui voudra1 pense à des empires,
Et, avec des vœux mutins2,
S’obstine contre ses destins,
Qui toujours lui deviennent pires.
Moi, je demande seulement,
Du plus sacré vœu de mon âme,
Qu’il plaise aux dieux et à Madame,
Que je brûle éternellement.
Théophile de Viau,
Les Œuvres du sieur Théophile, 1621
1. Que celui qui voudra.
2. Qui traduisent un caractère insoumis, rebelle, porté à la révolte.