« L’Ombre » est une suite de poèmes où Francis Carco s’adresse à une fille des rues ; voici l’avant-dernier d’entre eux :
Je t’écoutais, je te suivais sous les lumières.
Il n’y avait que nous de vivants en ces lieux,
Nous seuls mais je savais que des deux, la première,
Ce serait toi qui me dirais adieu.
Et j’avais beau ne pas vouloir,
Te retenir par ta petite main,
Le cri, le roulement et la fumée des trains,
Les rails et leurs feux en veilleuse,
Le pont noir tout retentissant
Du bruit des lourds wagons entre-choqués,
Par un présage obscur déjà nous séparaient.
Francis Carco,
« L’Ombre », La Bohème et mon cœur, 1912