Étiquette : Jean Angeli

Voici un po­ème qui tou­che par son re­fus de l’élé­gia­que.

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Personne ne t’aime :
C’est tant pis pour toi.
Tu n’aimes personne :
Tant pis pour personne.

C’est triste quand même.
Que non. C’est la Loi,
Et la Loi c’est neutre,
C’est du papier froid,
Des gendarmes droits.

Respect à la Loi.

Jean Angeli,
La Métairie de Jean l’Olagne, 1925

Avec cette fa­ble d’al­lure mo­deste, qui s’in­ti­tule « Po­ème sans ti­tre », Jean An­geli pro­pose une ré­flexion au­da­cieuse.

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J’ai fait emplette de gros sous.
Je les ai jetés dans ma voie¹.
S’ils n’ont point fait beaucoup de joie,
Ils ont fait beaucoup de jaloux.

Alors j’ai pris de blanches pièces.
Comme les noires je les jetai,
Et la foule me regardait
Maintenant, et disait : « Qui est-ce ? »

Alors j’ai pris mes pièces d’or,
Tout mon avoir, tout mon trésor.
Les ai jetées. Quelle clameur !
Quelle clameur : « C’est un voleur ! »

Il ne me reste plus rien du tout.
Si : il me reste mon bâton.
Je vais revenir. J’en donnerai de grands coups.

Peut-être dira-t-on :
« C’est un seigneur ! »

Jean Angeli,
La Métairie de Jean l’Olagne, 1925

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1. Sur mon che­min.