I
Son dernier crépuscule
S’enflammait de griffures ;
Une obscurité sourde
Rongeait les bâtiments.
Il faudrait vivre avec légèreté, et cultiver le bonheur par élégance, car l’homme est un pauvre animal qui se défigure vite.
Une petite colère a du charme, mais vire au grotesque si elle enfle. De même, une douce langueur irise le regard, alors qu’une déprime est sordide.
Il rentrait le cœur blanc
Et la poche lestée
D’un vrai rasoir à lame
Qu’il avait acheté.
Mais dans ce monde qui ne renvoie aucun écho, se dit-il, vivre est un acharnement.
Son bain chaud l’étreignait ;
De longs filets de pourpre
Germaient de ses poignets
Comme des fleurs diaphanes…
II
à Virginia Woolf
Le soleil de midi
Accablait de chaleur ;
Elle approchait du fleuve
Aux rives solitaires.
Je suis le chêne, je suis la biche ; je suis le ver, je suis la foule. Je suis l’ardoise et le pavé, je suis le prince et le bossu, la rose et la tempête.
Elle arpentait la grève,
Et saisie de vertiges,
Amassait des galets
Dans ses poches profondes.
Je suis l’instant qui meurt, je suis l’instant qui vient, et jamais ne me repose.
Sa robe dans l’eau claire
Ondulait comme une algue,
Son regard se noya
Dans le reflet du monde…
T. C.